KAMBELE… l’autre cité de l’or

Cette localité devenue célèbre de par la richesse de son sous-sol, connait une véritable ruée vers l’or, avec des fortunes diverses.

Située dans l’arrondissement de Batouri, département de la Kadey, Kambélé est une cité minière de la Région de l’Est-Cameroun que l’on ne présente plus, tellement elle défraie la chronique ces derniers jours.

C’est une localité constituée de trois villages, Kambele I, Kambele II et Kambele III, avec une population estimée à environ 3000 habitants, et composée principalement des Kakô, des Gbayas, des Haoussas et de quelques expatriés. Au plan religieux, on retrouve plusieurs d’obédiences, parmi lesquels les catholiques, les presbytériens, les adventistes et les musulmans.

La principale activité économique de la localité est l’exploitation artisanale et semi-mécanisée de l’or, bien que l’agriculture de subsistance y soit également pratiquée. Une pléiade de chantiers miniers, fréquentés par des individus de tout âge, homme comme femme, inonde cette cité avec toutes les conséquences que l’on connait sur l’environnement et la scolarisation des enfants principalement.

Parmi les sfaits marquants liés à l’activité minière, le phénomène dénommé « Sassayé », qui est un envahissement des sites d’exploitation par les populations venues de tout bord, à la recherche du précieux sésame. Des familles entières se déploient ainsi pour maximiser les chances de remplir leurs besaces. Le dernier en date a eu lieu du dimanche 4 septembre au lundi 5 septembre 2022, jour de rentrée scolaire. Avec le spectacle désolant d’une multitude d’enfants sur les sites miniers, pendant que les autres reprenaient le chemin de l’école. C’est ce type d’image qui avait fait le tour du monde à travers une chaine européenne, pour décrier la triste réalité du travail des enfants dans la mine au Cameroun.

C’est donc fort de cela, que la Société Nationale des Mines, à peine créée, a décidé à la suite des pouvoirs publics, de s’attaquer à ce fléau.
Elle a ainsi choisi Kambélé, le 21 septembre 2021, pour concrétiser la phase pilote de « l’opération Zéro Enfant dans la mine ». Dans son escarcelle, d’importants dons constitués de manuels et fournitures scolaires, des « paquets minimum », des enveloppes pour contribuer au paiement des salaires de certains maîtres des parents et pour renforcer les infrastructures de l’école Publique de Kambelé 3.

Avec la raréfaction de l’or qui exige un déplacement incessant des orpailleurs qui pour certains y vont avec les enfants en bas âge, la déperdition scolaire va en s’accentuant, favorisant ainsi une baisse drastique du taux de fréquentation des établissements. Tenez par exemple, les statistiques de l’Ecole Publique de Kambélé II, nous démontrent que sur 580 élèves inscrits en début d’année, seulement 263 sont restés jusqu’en fin d’année, soit près de 317 apprenants ont quitté l’école au cours de l’année 2021-2022. Vous pouvez vous-même aisément mesurer l’ampleur du phénomène…Et ce malgré la sensibilisation constante menée sur le terrain par le personnel de la SONAMINES auprès des populations. Les artisans demeurent sceptiques et estiment que ces activités sont des héritages ancestraux, qui malheureusement se soldent ces derniers jours, par des pertes en vies en humaines.

La SONAMINES qui est consciente que c’est un combat de longue haleine, a décidé de poursuivre son action à Kambélé à travers des dons aux élèves méritants et divers appuis aux établissements scolaires. La sensibilisation et le suivi de ces enfants comme l’année dernière vont se poursuivre, avec une campagne de proximité. Par ailleurs, elle continue la maturation de différentes stratégies à même d’éradiquer ou du moins de réduire l’ampleur de ce fléau.

L’aventure continue…rendez-vous le 27 septembre 2022 à Kambélé.